La genèse de l’Empire Aztèque

Le peuple aztèque (aussi appelé « Mexicas ») est un peuple originaire du centre du Mexique. Il erra en exil pendant plusieurs siècle, en attente du signal qui devait leur annoncer la terre promise. Durant leur périple, ils découvrirent les ruines des anciennes cités de Teotihuacan et de Tula. Les aztèques s’approprièrent plusieurs traits culturels et religieux des autres peuples du Mexique pour légitimer leur volonté de conquête. Ils se revendiquèrent par exemple comme les descendants des toltèques, le peuple à l’origine de la construction de Tula.
En arrivant sur une île du lac Texcoco, la légende raconte que les Aztèques aperçurent un aigle sur tenant une figue de barbarie entre ses serres – la figue de barbarie est un symbole du cœur humain. Une autre interprétation suggère plutôt que l’aigle se soit saisi d’un serpent… Quoi qu’il en soit, les Aztèques interprètent ce signe comme le présage qu’ils attendaient. Ils s’installent sur l’île, vraisemblablement au début du XIVe siècle, et y établissent deux villes jumelles Tlatelolco et Tenochtitlan.

La cité-capitale de Tenochtitlan grandit rapidement malgré les conflits avec les peuples voisins – les Aztèques, qui avaient un goût prononcé pour les sacrifices humains, n’étaient pas forcément très appréciés de leurs voisins… Ils formèrent pourtant une triple alliance avec Tlacopan et Texcoco et devinrent au fur-et-à-mesure des conflit, l’Etat le plus puissant du plateau central.

auteur : Yavidaxiu
La capitale de l’Empire


Le temple majeur est édifié au centre de la ville, à la croisée des quatre voies principales. Il s’agit de l’un des plus grands centres politiques et religieux de l’Amérique Centrale. La pyramide principale culmine à 45m de haut et abrite à son sommet deux temples, dédiés au dieu du soleil et à celui de la pluie.
Des digues et des ponts permettent de relier la ville lagunaire avec les berges du lacs. Les bâtiments sont construits le long d’un quadrillage de rues et de canaux.
La ville en elle-même est construite sur une île naturelle, ça et là agrandie par des remblais. Sur le lac, les Aztèques avaient aussi établis des plantations sur des zones de remblais entrecoupés de nombreux canaux (comparables à des hortillonages).

Peinture de Luis Covarrubias exposée au Musée National d’Anthropologie

Une transformation en profondeur par les colons
Lorsqu’ils investirent la ville, les colons espagnols réutilisèrent les principaux tracés urbains aztèques mais décidèrent de combler les canaux. Cette décision peut nous paraître hautement incongrue aujourd’hui, mais à l’époque le mot d’ordre était probablement d’européaniser la cité. La situation lacustre de la cité était alors sans doute perçue comme un obstacle au développement de la cité et de son commerce.
Assécher le lac fut une tache considérable. Les Espagnols arrivèrent à leur fin en déviant les différents affluents, en érigeant plusieurs digues et en surélevant une partie de la ville.



Les colons démontèrent les édifices aztèques et utilisèrent les pierres pour construire leurs nouveaux bâtiments. Ainsi le Temples Majeur fut-il presque intégralement démantelé et ses pierres réemployées pour la construction de la cathédrale voisine.


Mexico contemporaine

Aujourd’hui, la métropole de Mexico compte près de 22 millions d’habitants ce qui en fait la seconde plus grande métropole du monde derrière Tokyo. La ville est assez peu dense mais son aire urbaine s’étend à 1 485 km2. Si la ville a donc largement dépassé les limites de l’ancien lac Texcoco, elle reste cependant prisonnière de sa situation unique : la ceinture de volcans qui l’entoure forme une sorte de cuvette qui retient notamment les gaz d’échappement.
Une importante nappe phréatique se trouvait sous le lac. Pour leurs besoins, les Mexicains en pompèrent allègrement l’eau, rendant le sol particulièrement instable. Aujourd’hui la plupart des bâtiments coloniaux penchent très visiblement, au point qu’il a fallu en consolider et en redresser plusieurs – ce fut par exemple le cas de la cathédrale.
Assez symboliquement c’est la construction de nouveaux bâtiments modernes mais aussi les épisodes sismiques qui révélèrent les trésors archéologiques enterrés sous la ville depuis des siècles.

