10/2019_Dessin

Dessin : réflexion sur mes dessins de voyage

Simple passe-temps au début de mon voyage, le dessin est devenu un exercice de plus en plus prenant. Après près d’un an de pratique régulière, je retiens certains grands principes de la tenue de mes carnet de voyage :

1) interprétations

Un dessin n’est jamais objectif et trahira forcément la réalité : le dessinateur ne pourra jamais capter tous les détails ; représenter une scène de manière réaliste demanderait un temps considérable, les couleurs ne seront jamais exactes. Le dessinateur doit faire des choix.
Pour ma part, je profite de l’occasion pour « corriger » le décor, pour en effacer certaines parties, simplifier les lignes, ou amplifier l’ombrage ou les couleurs…

2) formes et formats

Le mode de représentation est en partie dicté par le matériel, le format ou le support. Un remplissage sera plus rapide à l’aquarelle, un dégradé sera plus simple au crayon, un ombrage plus marquant au feutre… La dimension et la texture de la feuille conditionnent aussi grandement le choix de mes sujets et de mes compositions. Quand la perspective ou le sujet s’accommode mal avec le format, je choisis souvent de me concentrer sur un détail. Trouver le bon processus et le bon matériel est un travail de longue haleine.


3) conditions

Encore plus que la photographie, le dessin est conditionné par le contexte, la météo ou l’humeur. Difficile de dessiner sans avoir une bonne assise, en manquant de temps ou si les conditions ne s’y prêtent pas. Dans ce cas, le dessin se transforme en exercice physique ; je ne compte même plus le nombre d’heures passées en plein soleil avec une casquette comme seul parasol ou tordu sur un trottoir, les pieds dans le caniveau…

4) sensations et souvenirs

Dessiner sur site est un acte marquant qui oblige à rester immobile parfois plusieurs heures. Pendant ce temps j’ai l’occasion d’observer, de me fondre dans le décor, ou de me faire oublier… Parfois les gens m’ignorent ou se contentent de jeter un œil à mon carnet, par dessus mon épaule, souvent ils viennent m’aborder et me posent des questions. Le dessin, simple exercice solitaire de représentation, devient alors un prétexte, un moyen de communication et un prétexte à la rencontre.


Dessiner est souvent un acte empreint d’émotion. Des années après, quand je retombe sur un dessin, je me souviens souvent du contexte dans  lequel je l’ai réalisé.

par baptiste quételart : architecte / reporter d’architecture